Les femmes togolaises en travail pour accoucher de… la démocratie !

Article : Les femmes togolaises en travail pour accoucher de… la démocratie !
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24 septembre 2012

Les femmes togolaises en travail pour accoucher de… la démocratie !

Femmes togolaises en rouge
Des femmes togolaises toutes vêtues de rouge lors de la marche du jeudi 20 Septembre

« Nous femmes togolaises, exigeons : alternance démocratique; Faure Gnassingbé, dégage!», «Femmes togolaises, sauvons le Togo», « Non à l’impunité au Togo. Justice pour les femmes noyées dans la lagune de Bè dont une enceinte portant un bébé au dos, le 10 avril 1991», pouvait-on lire sur les pancartes et banderoles brandies par les manifestantes toutes vêtues de rouge dans les rues de Lomé au cours d’une grande marche de protestation pacifique le 20 Septembre dernier. Une marche qualifiée de véritable « démonstration de force ».

Les femmes togolaises sont tout simplement sorties de l’ombre pour rejoindre leurs hommes dans les rues afin de protester contre les exactions et les violations de Droits de l’Homme sous le régime de Faure Gnassingbé. En deux semaines, nos mamans ont multiplié les descentes dans les rues et des mesures « drastiques » (nous y reviendrons) pour réclamer le respect de mesures constitutionnelles au Togo. Et au vu de toute l’attention médiatique dont elles ont fait l’objet aussi bien sur le plan internationale que nationale, je me suis alors demandé si les femmes allaient réussir là où les hommes ont échoué depuis 20 ans?En entendant de trouver la réponse à ma question, j’ai été particulièrement intriguée par la détermination de ces femmes lors de la marche du jeudi dernier. En particulier, par l’une d’entre elles, bandeau rouge au front sur lequel était brodé « Sauvons le Togo », vêtue d’une longue robe rouge et suivant à pas lent le cortège de la marche qui était à 1 Km de son point de chute, la plage de Lomé. Je me suis rapprochée et je me suis alors rendu compte, qu’elle était enceinte. Presqu’à terme. Je lui ai tendu ma bouteille d’eau car elle semblait déshydratée et étouffée par l’implacable soleil du midi. Après une gorgée, Djatougbé, (c’est son nom) me regarda droit dans les yeux et me dit « Tu es journaliste n’est-ce pas ? Regarde moi comme je souffre toute ma colonne vertébrale me fait souffrir mais je tiens bon. Je tiens bon pour toutes les femmes qui souffrent dans la pauvreté et dont les maris sont au chômage ou en prison à cause de Faure Gnassingbé ». « Je ne veux pas que cet enfant dans mon ventre souffre sa vie durant comme moi. Dites à Faure Gnassingbé que je fais le pari qu’il partira avant la naissance de mon fils Ablodévi (démocratie en Mina, langue du sud Togo) » m’a-t-elle dit.

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